Christine et Daphné, deux femmes de ménage, se retrouvent enfermées contre leur volonté (?) dans l’intérieur baroque, truculent et farfelu d’un Cabaret désaffecté, supposé vide, où elles trouvent un étrange personnage, Enrico, qui les met face à elles-mêmes.

Plongés dans un lieu où tout semble obéir à une logique supérieure incompréhensible, les personnages qu’on sentait si fermement ancrés dans leur réalité, finissent par perdre leurs repères. Comment passer au travers de la carapace, – non pas celle que nous nous sommes construite et qui nous « protège » du monde extérieur, tel un exosquelette – mais celle qui nous protège de l’enfant que nous avons été. De ses désirs, de sa fougue, de sa curiosité, de son être unique qui refuse de rentrer dans un moule.
Que sait-on de nos envies de beauté, d’expression, de sublime ?

Où sont restées les métaphores de l’enfance qui nous faisaient voir les nuages comme de la fumée de cigares des géants ? Ou la lune comme un fromage de lumière qui sourit à notre passage ? Y a-t-il un artiste dans chacun de nous, piégé dans le vertige du quotidien ?